La Guidance Familiale
… se définit à partir de concepts du soin et du soutien du pouvoir d’agir des participants. Elle centre sa bonneveillance sur le lien, reconnu comme le sel dans la relation d’aide, dans la psychothérapie ainsi que dans tout soin de santé.
Comme le dit Valéry[1], c’est aussi une politique, une modalité de gouvernance du vivre ensemble dans la solidarité, le respect, la justice.
La démarche consiste en des rencontres dans un « espace thérapeutique », un climat qui témoigne du soin. C’est une rencontre entre personnes qui laissent au vestiaire leurs « costume ». C’est une éthique de la relation qui reconnait la valeur de la personne, l’encourage à être là, dans la recherche d’un mieux-être pour toute la famille comme pour les professionnels. S’y cultive l’écoute des sentiments les plus légitimes les uns que les autres de chacun. Ainsi, se posent les conditions qui permettront la découverte d’une humanité, dénominateur commun entre les personnes présentes. Elle conduit à l’égalité de citoyenneté et la recherche de l’appui des uns sur les autres, pour exprimer cette citoyenneté, souvent « perdue », quelle que soit la place occupée dans ce cercle. Tous, vivent des dépendances à une justice mandante et/ou protectrice des enfants confiés au service gardien qui est à l’initiative de la rencontre. Les institutions ne sont pas absentes dans cette rencontre. Les modalités d’application feront elles aussi l’objet d’un regard de chacun sur l’usage que chacun en a faite, sur la façon dont elles résonnent chez chacun. L’authenticité que requiert cette démarche est indispensable au processus d’éveil, de soutien du pouvoir d’agir de chacun. Ainsi posé chaque participant concoure à l’émergence de compétences enfouies, cachées, blessées. Dans ce processus, l’animateur de la guidance familiale se pose avec une mission supplémentaire, celle de garantir à ce cercle, l’adoption d’une culture propice au développement de chacun. De cette rencontre nous attendons qu’elle « contamine » le réseau des proches et de l’institution qui sollicite. Cette culture peut se définir comme un temps de co-formation des uns et des autres. Ce qui augmente la reconnaissance de chacun des compétences de l’autre, facilite l’expression, et soutien le pouvoir d’agir de tous.
[1] Paul Valery « Soigner. Donner des soins, c’est aussi une politique. Cela peut être fait avec une rigueur dont la douceur est l’enveloppe essentielle. Une attention exquise à la vie que l’on veille et surveille. Une précision confiante. Une sorte d’élégance dans les actes, une présence et une légèreté, une prévision et une sorte de perception très éveillée qui observe les moindres signes. C’est une sorte d’œuvre, de poème (qui n’a jamais été écrit), que la sollicitude intelligente compose.»